Prévenir la récidive et favoriser la réinsertion grâce à l’équithérapie

« Equi libre », ce sont 10 journées sur un trimestre, immersives en centre équestre (Montbrison, 42) pour permettre à des personnes placées sous main de justice de faire l’expérience d’un autre possible. Ce module d’équithérapie, proposé à des volontaires sélectionnés, place le « sentir avec le corps » au cœur d’une approche expérimentale. Au fil des journées, chacun est invité à partir à la rencontre de soi-même, grâce au jeu, à l’observation dynamique, à la communication avec l’animal.

Le lien subtil qui s’établit progressivement entre le participant et son binôme cheval ouvre une porte vers une profondeur existentielle, souvent inexpérimentée. C’est à cet endroit précisément que peut opérer une nouvelle façon de se percevoir et d’être en relation avec « l’extérieur ». 

La présence du cheval a ses vertus libératrices, canalisantes et calmantes. Le non jugement de l’animal favorise l’expression des sentiments les plus contenus comme la douceur, la tristesse, la peur ou la rage. Le cheval oblige les participants à s’adapter pour pouvoir interagir : être clair dans ses intentions, canaliser ses pulsions de colère et de frustration, être totalement présent à l’instant. Le toucher a, quant à lui, des vertus apaisantes. L’animal devient un moyen pour auto réguler l’agitation intérieure. Le lien d’attachement qui se crée est source de confiance en soi et a fortiori d’estime de soi. « C’est parce que le cheval les accepte tel qu’ils sont, qu’ils s’acceptent tel qu’ils sont » explique Dominique Gutierrez qui accompagne ces groupes depuis 2015.

Tous ces changements qui opèrent avec l’animal, s’expérimentent corporellement et émotionnellement plusieurs fois avant de pouvoir être « ramenés » dans la vie personnelle.
Une fois inscrite dans le corps et pleinement intégrée, la transformation trouve son nouvel écho dans le monde.