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Institute of Advanced Studies for the Practices and Arts of Transformation

Soutenir de nouvelles formes d'engagement

Les approches développées au sein de l'IHEPAT contribuent à de nombreux projets dans les domaines de l'éducation, de la culture, de l'innovation, de la réinsertion sociale et professionnelle, de l'enseignement supérieur et de la recherche, des politiques publiques territoriales, de la protection de la biodiversité et de la santé.

Dans chacun de ces domaines, la démarche de l'IHEPAT consiste à partir du partage des expériences pour apprendre à se laisser collectivement transformer par de nouvelles perceptions et par les questions inédites qu'elles suscitent.

La traversée de l’expérience en petits groupes permet de varier les modes d’attention et les façons de se relier à soi, aux autres et au monde, afin d’étendre collectivement les capacités de la sensibilité et de l’imagination.

Les pratiques proposées peuvent prendre place dans de multiples dispositifs d’accompagnement et d'apprentissage. Une pratique se trouve sans cesse augmentée et enrichie des effets singuliers d'intelligence analogique à "échelle inconnue" que sa répétition va produire dans des contextes très différents.

Transformer la Culture

L'IHEPAT s'associe avec des acteurs du secteur culturel à l'échelle européenne pour identifier ensemble et mobiliser les leviers culturels des transformations écologiques de nos sociétés, autour de trois grands axes de travail :

  • Imaginer de nouvelles manières d’habiter la Terre : comment la culture et les arts peuvent-ils nous conduire à placer la préservation et la restauration de la biosphère au cœur de nos modèles de société ? Comment peuvent-ils nous donner à expérimenter et à pressentir des formes d’organisation sociale et des façons d’être humain reposant sur des relations pacifiées de cohabitation avec les autres vivants ? Quels scénarios peuvent-ils nous aider à élaborer pour cela ?
  • Constituer des publics engagés, concernés, capables de se mobiliser, conscients de leurs compétences et soucieux de contribuer à la transformation de leurs communautés : comment les artistes et les institutions culturelles peuvent-ils favoriser l’émergence de formes originales de démocratie contributive ? comment accompagner la diffusion d’un « sens commun » écologique dans nos sociétés ? 
  • Instaurer des modalités économiques et institutionnelles appropriées pour favoriser la création, la valorisation et la transmission de pratiques culturelles transformatrices : comment le secteur culturel doit-il se transformer pour devenir un puissant moteur de redirection écologique au sein des sociétés contemporaines ? 

Créer du lien social avec des pratiques de qualité de présence

Être physiquement là auprès de quelqu’un ou d’un groupe ne suffit pas à être véritablement présent. 
Être en pleine présence, c’est se sentir disponible intérieurement pour permettre au champ relationnel de rentrer en résonance. C’est cet état d’être qui agit sur la qualité de l’échange et de la collaboration.


Les pratiques de pleine présence répondent à un besoin de changement durable, quels que soient ses domaines et niveaux d’application : la transformation d’un métier, d’une méthodologie, d’une organisation ou de toute une filière impliquant différents acteurs. Leurs effets agissent sur différents plans : la posture professionnelle, la cohésion d’équipe, la qualité d’écoute, les capacités de discernement, la conscience du corps ou encore la régulation du groupe, indispensable à l’évolution d’une dynamique de transformation individuelle et collective.

En explorant le lien à soi, à l’autre, au groupe et en s’appuyant tout autant sur l’expression verbale que sur la conscience des ressentis et des modifications subtiles du corps, les pratiques de pleine présence permettent de mieux appréhender l’émotionnel impliqué – volontairement ou non - dans le champ professionnel. Elles ont cette spécificité de composer avec ce qui émerge de la dynamique du groupe, dans l’instant. Le cadre d’expérimentation reste immuable mais les propositions faites aux participants s’adaptent à ce qui s’invite.

Ces pratiques puisent leurs origines dans la psychologie biodynamique, discipline psycho-corporelle post reichienne où psyché et soma sont indivisibles. Le corps, et plus particulièrement le système nerveux autonome y occupe une place prépondérante dans la régulation du stress et des tensions accumulées.

Réorienter les politiques publiques territoriales vers la santé commune

En partenariat avec l'Institut Michel Serres, l'IHEPAT accompagne des pratiques transformatrices territoriales de santé commune, en co-construction avec les acteurs locaux.

« La santé commune, pyramide avec la santé des milieux naturels (eau-sol-biomasse) comme fondation pour héberger la santé sociale et la santé humaine, devient un changement de paradigme profond quand son interdépendance est assumée. Il ne s’agit pas de plaquer de nouvelles règles, comme la Responsabilité Sociale et Environnementale, sur un modèle économique existant devenu obsolète, socialement et écologiquement. Au contraire, c’est le projet, passé par plusieurs cycles de tests de santé commune, qui construit un nouveau modèle économique situé et durable. La santé commune, c’est un mode d’emploi pour habiter la Terre - et son territoire. Nature et culture sont des préalables ; le modèle économique est non plus une contrainte d’entrée dogmatique, mais un produit de sortie enraciné dans nos liens au monde. »
(F. Collart Dutilleul, O. Hamant, I. Negrutiu, F. Riem, Manifeste pour la Santé Commune, 2023)

Pour s'engager dans cette voie, nous posons les questions suivantes : Comment enclencher une action transformatrice à l'échelle du territoire ? Comment soutenir les processus de transformation dans la durée ? Comment mobiliser les ressources de l’État pour renforcer la résilience du territoire ? Comment faire évoluer les pratiques de l'ingénierie territoriale pour prendre en compte la santé commune ?

Ces approches reposent sur :

  • L'expérimentation d'une démarche apprenante située
  • L'inventaire et l'évaluation des savoirs et expériences existantes
  • La mise en lien des acteurs impliqués dans des projets de "régénération territoriale" et l'accompagnement de l'émergence de nouvelles alliances locales
  • L'attention au ménagement du territoire
"La santé commune est une méthode de transformation conjointe du gouvernement des humains et de l’administration des ressources naturelles. Le « contrat de santé commune », qui opérationnalise le « contrat naturel » de Michel Serres, désigne une pratique qui oriente des processus émergents, et à chaque fois singuliers, de métamorphose « cosmopolitique », c’est-à-dire qu’ils supposent l’apparition de nouvelles capacités à percevoir et à se sentir concerné par la composition du monde. Cette démarche ne procède donc pas par une ingénierie des conduites, mais en inspirant concrètement le désir et le pouvoir d’expérimenter collectivement de nouvelles manières d’habiter la Terre. Elle prend naissance dans des initiatives participatives situées qui font varier les registres d’attention, les modes de représentation, d’organisation, de décision, les régimes de propriété et de comptabilité, ou les statuts juridiques des entités diverses avec lesquelles nous cohabitons. Elle engendre ainsi des effets micropolitiques et des connaissances qui échappent aux logiques de reproductibilité et de performance, caractéristiques de la production de savoirs experts transportables et globalisables, mais dont les puissances transformatrices se transmettent par pollinisation, en suscitant des différences et se diversifiant à mesure de leurs reprises dans de nouveaux contextes, du fleuve Whanganui aux auditions du Parlement de Loire."
(Patrick Degeorges, Postface au Manifeste pour la Santé Commune, 2023)

Cycle Symbiocène

Des formations professionnelles dans la Drôme pour contribuer au territoire-école en Biovallée et refaire société autour du vivant

De la co-existence à la co-habitation : transformer les politiques de biodiversité

L'IHEPAT s'engage dans des démarches d'accompagnement des politiques publiques conduites en faveur de la biodiversité. Il intervient dans des situations où les mesures administratives existantes ne suffisent pas pour répondre aux enjeux que suscitent les conflits entre les activités humaines et les espèces protégées.

Ainsi, au-delà des dimensions techniques et des modalités économiques qui définissent aujourd'hui des conditions de co-existence "armée" avec les prédateurs sauvages (loups, ours, lynx, cormorans, ...), il s'agira d'explorer et d'expérimenter ce que la co-habitation avec ces espèces peut rendre possible. Cette approche constitue, dans le domaine de la conservation de la nature, un changement de paradigme. Alors que le modèle dominant pour réguler nos interactions avec le sauvage repose sur une posture de co-existence où le mieux est d’arriver à ne pas se croiser, nous cherchons à l'inverse par la co-habitation à créer des liens.

Le maintien de nos milieux de vie dépend en effet de notre aptitude à intégrer collectivement dans toutes nos pratiques les exigences et les obligations résultant de la co-évolution des systèmes humains et écologiques. Cette interdépendance assumée constitue un puissant levier pour coopérer à préserver l'habitabilité des territoires.

Des pratiques transformatrices pour l'enseignement supérieur et la recherche

L'IHEPAT expérimente des approches pédagogiques et des dispositifs scientifiques en collaboration avec des institutions d'enseignement supérieur (INSA, ENS de Lyon, Strate Ecole de Design Lyon, Université de Strasbourg, Ecole supérieure d'art et de design de Nancy, etc.) et de recherche (Centre des Politiques de la Terre, OZCAR-IR, Institut Michel Serres, etc.).